Qu’est-ce que le bitcoin ?
Créée en 2009 par une mystérieuse personne sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, le Bitcoin est une « monnaie » numérique virtuelle sécurisée par un protocole de cryptographie. Cette « monnaie » n’est contrôlée par aucune autorité centrale. Elle était initialement conçue comme un mode de paiement n’étant soumis à aucune surveillance gouvernementale. Cette « monnaie » fonctionne sans frais de transaction et sans délai de transfert, contrairement à la monnaie fiduciaire traditionnelle. De plus, le nombre d’unités de Bitcoin en circulation est fini et connu par avance (21 millions et pas un de plus !) et sa mise en circulation se fait par cycle au travers du minage (procédé par lequel les transactions utilisant la cryptomonnaie sont validées).
Notons que le dernier Bitcoin créé devrait a priori voir le jour aux alentours de l’an 2140…
Et comment fonctionne-t-il ?
Le bitcoin a besoin de deux mécanismes pour fonctionner : la blockchain et le minage.
La blockchain ou chaîne de blocs est une base de données qui contient l’historique de toutes les transactions réalisées avec un bitcoin donné. Ces transactions sont regroupées sous forme de « blocs » qui sont sécurisés par cryptographie durant la phase de minage. La chaîne de blocs ne peut être modifiée qu’avec l’accord de la majorité du réseau via leur puissance de calcul. Cela signifie qu’il est pratiquement impossible de la modifier a posteriori, qu’elle n’a aucun point faible et qu’elle n’est donc (théoriquement) pas vulnérable aux erreurs / piratages humain(e)s.
Le minage est le procédé par lequel les blocs sont sécurisés. Par la suite, de nouvelles unités de crypto-monnaies sont mises en circulation. En effet, les mineurs vérifient les transactions et les crypte. Les mineurs sont ensuite remués en Bitcoin pour ce travail de minage.
Pourquoi le Bitcoin prend-t-il de la valeur ?
Sur les six derniers mois, la valorisation du Bitcoin a été multipliée par 4 avec 2 000 milliards de dollars de valorisation soit presque autant que la valorisation des groupes composant le CAC40. Une envolée qui suscite forcément de l’intérêt et des convoitises. Les petits porteurs attirés par un potentiel gain très élevé ont afflué sur le marché du Bitcoin et plus largement des cryptomonnaies. Donc une hausse mécanique des cours.
Cette hausse a certainement été amplifiée par la médiatisation dont a bénéficié la monnaie ces derniers mois. En effet, début février 2021, Elon Musk (patron de Tesla et SpaceX) a investi 1,5 milliards de la trésorerie de Tesla (sur 19 milliards disponible) en Bitcoin. Coup de génie ou simple coup de pub comme à son accoutumé ? Cette annonce a fait flamber le cours de 8% en 24 heures.
Toujours est-il que courant avril, Tesla vend 10% de ses avoirs en Bitcoins. Selon Elon Musk : « Tesla a vendu 10 % de ses avoirs essentiellement pour prouver la liquidité du Bitcoin comme alternative à la détention de liquidités dans son bilan ». Résultat de l’opération, un bénéfice net de plusieurs centaines de millions d’euros pour Tesla. En revanche, notons qu’à titre personnel, Elon Musk affirme ne pas avoir vendu un seul de ses Bitcoins (sa fortune détenue en Bitcoins atteindrait 5 milliards d’euros).
Et Facebook s’y mettrait ?! … voici une partie de l’explication de l’envolée du Bitcoin.
Mais quel est donc le cours du Bitcoin ?
Au 30 avril 2021 à 10h, le Bitcoin cotait 45 212,59 euros (soit 54 564,59 dollars). A titre de comparaison, à sa création en 2009, le Bitcoin valait… 0,00071 centimes d’euro.
Le Bitcoin est un actif très volatil. Pour preuve, ci-dessous, l’historique sur 10 jours du cours du Bitcoin.
Quels sont les points d’attention sur le Bitcoin et plus largement sur les cryptomonnaies ?
Les points d’attention sont nombreux, nous ne retiendrons donc que certains d’entre-deux qui nous apparaissent comme les plus sensibles.
Tout d’abord, le manque de transparence. Il n’y a pas de possibilité d’identifier l’origine des fonds et des porteurs.
Ensuite, l’historique de performance extrêmement restreint. A ce jour, nous n’avons que 12 ans maximum d’historique car il s’agit d’une classe d’actif créée début 2009 (post crise des subprimes).
Plus que jamais d’actualité, notons également la problématique environnementale. Le minage des cryptomonnaie est très consommateur d’électricité. Par exemple, en Chine, à horizon 2024, le minage représenterait 130 millions de CO2 soit des émissions supérieures à celle de l’Italie ou de la République Tchèque ! Et retenons qu’en Chine, le charbon est à 40% la source de production de l’électricité utilisée dans ce processus. Mais déjà aujourd’hui, à l’échelle mondiale, l’enjeu est déjà alarmant. En effet, la production annuelle de bitcoins par le minage produirait plus de CO2 qu’un état comme les Pays-Bas. Selon une étude menée par l’Université de Cambridge au Royaume-Uni, la cryptomonnaie consommerait plus de 115 térawattheure (TWh) sur un an (soit l’équivalent de 0,5% de l’électricité utilisée dans le monde). L’équivalent de la production annuelle de 19 réacteurs nucléaires de 900 MW (type de réacteur présent à Chinon, Blaye, Fessenheim,…).
Enfin, attention à porter aux fortes réticences de notre banque centrale européenne (BCE). Citons, Isabel Schnabel, membre du Conseil d’administration :
« À notre avis, il est erroné de décrire le bitcoin comme une monnaie, car il ne remplit pas les propriétés fondamentales de l’argent. Il s’agit d’un actif spéculatif sans valeur fondamentale reconnaissable, dont le prix est sujet à des fluctuations massives. »
Ces réticences sont partagées par de nombreux gouvernements et institutions mais le fonctionnement même du Bitcoin les intéresse tout de même car ces mêmes gouvernements et institutions sceptiques réfléchissent à la création de leurs e-monnaie régulée. Affaire à suivre !
En conclusion, combien investir en Bitcoin ?
Si vous êtes attirés par ce nouveau type d’actif, LWA vous recommande d’agir avec la plus grande précaution. Investir une part très marginale de votre capital financier disponible apparait judicieux. En effet, le Bitcoin est un actif hautement spéculatif qui doit, pour le moment rester un actif de diversification (comme l’or ou les matières premières). C’est un « pari », il faut donc être « joueur ». Cette catégorie d’actifs s’adresse à des profils d’investisseurs avertis car le risque de perte en capital est élevé. En revanche, si vous êtes un investisseur novice qui souhaite profiter de la hausse potentielle de ce type d’actif, l’investissement est envisageable mais devra se faire au regard de votre patrimoine global. Le but sera ici de considérer la part de cet investissement dans votre patrimoine total. Par exemple, si celui-ci ne représente que moins de 5% de vos avoirs, alors pas d’enjeu. En revanche, si vous êtes au-delà de 5 à 10% attention ! En l’état actuel des choses et tenant compte de la volatilité de ce type d’actifs, il est fondamental de garder à l’esprit que pour cette typologie d’investissement, le capital investi ne devra surtout pas être destiné à financer un projet important à court, moyen ou long terme.
Dans tous les cas, il faudra toujours vérifier le sérieux de votre prestataire de services en actifs numériques en consultant le statut de son enregistrement auprès de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers).